Avant même l’apparition des tests ADN, la communauté scientifique a eu recours à différents outils biologiques pour identifier les personnes. Parmi ces techniques, on peut citer les tests sérologiques, les tests HLA et le groupage sanguin. Malheureusement, l’identification génétique n’a pas toujours été concluante. Ce n’est qu’à l’apparition des tests ADN que le potentiel de la génétique a pu être pleinement exploité. En effet, l’analyse ADN permet de connaître les parents biologiques d’une personne et de connaître son identité. La précision offerte par cette technique est sans précédent. Redécouvrez l’histoire du test ADN à travers les époques.
Depuis quand le test ADN existe ?
Historiquement parlant, la première apparition du test adn remonte aux années 70 et 80. Toutefois, la police scientifique s’est servie de la génétique depuis plus longtemps. L’hérédité du groupe sanguin fût reconnue depuis les travaux de Mendel, mais ne sera pourtant démontrée que quelques décennies plus tard. Les laboratoires de la police scientifique ont réalisé les premières comparaisons de marqueurs génétiques entre 1970 et 1985.
Cependant, il n’était pas encore question de recherche ADN. Les analyses de l’époque demeuraient complexes, étant donné que la technicité utilisée était encore rudimentaire. De plus, la réalisation d’un seul test ADN pouvait prendre des semaines. C’est ce qui explique d’ailleurs le prix d’un test adn assez élevé au tout début. A cette période, les tests simples permettaient d’identifier les marqueurs génétiques tels que les rhésus et les groupes sanguins A, B et O.
1920 : identification des groupes sanguins
En se basant sur l’existence de certaines protéines dans le sang, notamment les antigènes, la communauté scientifique a pu identifier 4 groupes sanguins :
- Le groupe sanguin A,
- Le groupe sanguin B,
- Le groupe sanguin AB,
- Le groupe sanguin O.
On désigne la détermination des groupes sanguins par le système ABO. Il fournit aux médecins des informations importantes sur leurs patients. Ainsi, ils peuvent réaliser sereinement des procédures médicales comme une transfusion sanguine. D’ailleurs, les scientifiques ont pu déduire que le groupe sanguin est héréditaire et qu’il était donc possible de déterminer le groupe sanguin d’un enfant à partir de celui de ses parents. Quoi qu’il en soit, le groupe sanguin ne permet pas de tirer des conclusions sur les liens biologiques, étant donné que les informations qu’il fournit sont limitées.
1930 – 1970 : l’apparition des tests sérologiques
Dans les années 1930, les scientifiques ont découvert des protéines situées à la surface des cellules qui pouvaient être utilisées pour identifier les personnes. Sont apparus alors les systèmes des groupes sanguins Rh, Kell et Duffy. Ils se fondent sur la présence d’antigènes hérités biologiquement. Quoi qu’il en soit, le test sérologique ne permet pas non plus d’établir des liens de filiation biologique de façon concluante. Avec un pouvoir d’exclusion de 40%, cette technique reste inefficace.
Dans les années 70, en se concentrant sur le typage des tissus, les scientifiques ont découvert le HLA ou antigène leucocytaire humain. C’est une protéine se trouvant dans tout l’organisme, sauf les globules rouges. Cette étude a permis de déterminer que les types de HLA variaient chez les personnes qui n’avaient aucun lien de parenté. Cette variabilité a permis de résoudre plusieurs problèmes de relations biologiques.
Le pouvoir d’exclusion des tests HLA seuls est de 80%, contre 90% s’ils sont couplés aux tests sérologiques et ABO. Bien que la précision semble se confirmer à ce niveau, les tests HLA ont été laissés au profit des tests ADN actuels.
1980 : les premiers tests ADN RFLP
Les tests ADN RFLP ont fait leur apparition au cours de la décennie suivante. C’est l’analyse du polymorphisme de longueur des fragments de restriction. Le test ADN RFLP fût le premier test génétique à utiliser l’ADN. A part les protéines sanguines et les HLA, les scientifiques ont découvert des polymorphes dans l’ADN. La procédure de test RFLP se sert des endonucléases de restriction pour fragmenter l’ADN.
Concernant le test de paternité, l’ADN de l’enfant est hérité de ses parents (à 50% chacun). Une moitié de son ADN doit donc correspondre au profil génétique de son père et l’autre moitié à celui de sa mère.
1990 : le test ADN par PCR
Le test RFLP fût remplacé par le test ADN PCR dans les années 90. Beaucoup plus fiable et plus rapide que son prédécesseur, il ne nécessite qu’une petite quantité d’ADN. De ce fait, les échantillons de salive sont suffisants pour extraire les empreintes génétiques. La prise de sang n’est donc plus nécessaire. Grâce à l’analyse PCR, qui se base sur des régions de l’ADN appelées STR ou Short Tandem Repeats, les résultats du test peuvent être obtenus en une journée.
Dans le cas des tests de paternité, l’ADN de l’enfant doit correspondre à celui de ses parents, sauf en cas de mutation génétique. L’incohérence génétique peut également s’expliquer par une exclusion. Des calculs statistiques permettront de le déterminer rapidement.
2000 : prise en considération des SNP
Au cours des années 2000, les scientifiques ont combiné plusieurs SNP en un seul test ADN. Les SNP sont des mutations de lettres d’ADN pouvant être utilisées comme marqueurs génétiques pour différentes applications. On s’en sert principalement pour les tests d’ancêtres destinés à la reconstitution de l’arbre généalogique et les prédispositions à certaines maladies génétiques (cancer du sein, Parkinson, Alzheimer…).
2010 : le séquençage d’ADN
Le séquençage est la technique la plus moderne pour analyser les données génétiques. Il consiste à comparer les séquences ADN de deux individus testés pour déterminer si elles présentent des similitudes. C’est une technique infaillible qui repose sur une véritable expertise ADN. On s’en sert par exemple pour déterminer l’identité du père biologique d’un enfant. Elle est aussi utilisée pour le test prénatal de paternité et pour dépister des anomalies génétiques.